20. octobre 2024 | Personnes
Passionné par les relations humaines, Davide Pilotti exerce dans le secteur de l’assurance depuis plus de 16 ans. Il est membre du comité de la FSAGA Ticino (Fédération suisse des agents généraux d’assurances), de celui de la Fédération des agents généraux d’AXA Suisse et président de la Fédération européenne des agents d’AXA.
Après avoir terminé avec succès son apprentissage de commerce, il a travaillé plusieurs années dans le célèbre magasin de sport de sa famille à Bellinzone, tout en obtenant un diplôme fédéral de spécialiste en marketing. Il a ensuite été responsable des ventes dans une grande compagnie pétrolière au Tessin.
Inspiré par son propre conseiller de la compagnie AXA, il se lance dans la carrière de conseiller en assurances en 2008. Cinq ans plus tard, il est déjà nommé responsable de l’agence générale AXA de la région de Locarno. Pendant ses années au sein du service externe, il n’a cessé d’approfondir ses connaissances: il a notamment obtenu le brevet fédéral de spécialiste en assurance avec spécialisation en distribution et en assistance, puis a suivi le CAS Insurance Management au CSVN en coopération avec l'USI. Depuis le 1er janvier 2019, il dirige l’agence générale AXA de la région de Lugano, qui compte 70 collaborateurs (dont 50 conseillères et conseillers) répartis sur six sites et qui est la plus importante de Suisse en termes de volume de primes.
Davide, vous avez eu une carrière impressionnante dans le secteur de l’assurance. Qu’est-ce qui vous a motivé à intégrer ce secteur et quelles ont été les étapes particulièrement marquantes de votre parcours jusqu’à présent?
C’est mon conseiller AXA de l’époque qui m’a fait découvrir ce secteur passionnant. Il parlait toujours en des termes élogieux de son entreprise et plus particulièrement du secteur de l’assurance. Il évoquait aussi une grande liberté d’action, des opportunités de gain importantes, les nombreuses interactions sociales, les perspectives de carrière ainsi que la possibilité d’exercer comme indépendant.
Première étape d’importance, le brevet fédéral de spécialiste en assurance m’a permis de me spécialiser et de me démarquer sur le marché. Après seulement cinq années d’exercice comme conseiller pour PME, j’ai eu l’opportunité de devenir agent général à Lugano-Cornaredo à Locarno. Cette expérience acquise à Locarno s’est avérée décisive pour la reprise ultérieure de l’agence générale de Lugano avec ses 70 collaborateurs et un volume de primes de 100 millions.
En votre qualité d’agent général, vous assumez un certain nombre de responsabilités. Quels objectifs personnels et professionnels vous êtes-vous fixés pour les années à venir?
Assumer des responsabilités est exigeant, mais en même temps très motivant et enrichissant. En ce qui concerne l’agence générale, nous entendons poursuivre le développement du secteur Life & Health et stimuler la croissance dans celui des PME. Au niveau européen, nous souhaitons mettre davantage en avant le rôle de l’agent dans les pays européens et à l’encontre de toutes les parties prenantes. Sur le plan personnel, je souhaite poursuivre ma formation continue comme dirigeant, un domaine qui me fascine beaucoup.
Dans votre rôle de président de l’association des AG d’AXA Europe, vous êtes certainement confronté à des marchés et des cultures différents. Comment cette diversité influence-t-elle votre travail et quelles expériences en avez-vous tirées?
Les échanges avec tous les marchés sont effectivement très intéressants, mais surtout utiles pour identifier les meilleures pratiques de chaque pays au profit de la communauté européenne. Si quelques nations sont en avance sur la Suisse pour certains projets, celle-ci demeure globalement le pays le plus innovant et le plus performant dans tous les domaines (formation, produits, conseil, spécialisation, système de distribution, réglementation, etc.).
Le secteur de l’assurance est en constante mutation. Comment veillez-vous à ce que vous-même et votre équipe restiez au faîte des dernières nouveautés et puissiez ainsi réagir de manière proactive aux changements?
J’aime m’adapter aux changements, cela me motive. Aujourd’hui, la formation continue est plus importante que jamais. Si nous voulons nous démarquer sur le marché et offrir une valeur ajoutée à nos clients, il nous faut nous spécialiser. J’attache une grande importance à ce que mes collaborateurs s’engagent à la fois comme formateurs et comme experts aux examens – y compris aux côtés de l’AFA. Quant à mes cadres, les formations continues pour spécialistes en assurance avec brevet fédéral ou le CAS Insurance Management sont quasiment obligatoires.
À quelles difficultés le secteur de l’assurance est-il confronté actuellement et comment entendez-vous les surmonter en votre qualité d’agent général?
Le secteur est très dynamique et les difficultés sont nombreuses. Les clients évoluent, tout comme leur parcours client, largement hybride. Le recrutement de nouveaux talents, la pression sur les coûts et les catastrophes naturelles exercent un impact sur l’ensemble du secteur.
La manière dont les nouvelles générations évoluent, en particulier la génération Z avec son approche totalement différente du travail, est également source de préoccupations. À nous de demeurer attractifs pour cette génération aussi. Elle représente notre avenir.
Nous pouvons y parvenir en investissant dans la formation de nos conseillers et assistants de vente ainsi que dans la formation continue de nos cadres dirigeants, en créant de nouveaux profils professionnels et en faisant de la prévention l’élément central d’un conseil global.
Le secteur de l’assurance est et demeure un acteur économique important. C’est pourquoi nous devons nous efforcer de garantir un conseil à la clientèle de grande qualité par une formation de premier ordre.
Les difficultés au Tessin sont-elles les mêmes que dans les autres régions, ou y a-t-il des exigences spécifiques?
Les principaux défis auxquels le secteur de l’assurance est confronté ne diffèrent pas vraiment au Tessin de ceux du reste de la Suisse. Ils présentent néanmoins quelques particularités. Celles-ci sont liées, d’une part, à la situation géographique et à la mobilité quotidienne de la main-d’œuvre en provenance de l’étranger et, d’autre part, au salaire moyen le plus bas du pays. Et comme les primes d’assurance-maladie y sont les plus élevées de Suisse, cela génère des complications supplémentaires qu’il s’agit de surmonter. Tous ces facteurs confondus rendent la croissance économique et sociale difficile.
Quelle être votre vision de l’avenir du secteur de l’assurance et quel rôle y voyez-vous pour vous-même et votre agence?
Je vois de nombreuses opportunités : les gens recherchent la sécurité, investissent dans leur santé et leur bien-être. Les clients s’informent en ligne, mais souscrivent hors ligne. Ils souhaitent bénéficier de conseils personnalisés et dispensés en direct par un ou une spécialiste. Ils recherchent une personne de confiance qui protège leurs biens, leurs proches et leurs entreprises. Je dis toujours que nous avons le plus beau métier du monde, et c’est ce que je pense depuis 16 ans – et il en sera de même dans les années à venir.